Par Fabien TARRAGNAT
Introduction
Depuis quelques années, la politisation de la lutte antispéciste a conduit à une véritable guerre idéologique. Alors que des journalistes, penseurs et activistes progressistes s’emparent de la cause à l’échelle médiatique, les critiques réactionnaires ne se font pas attendre qui viennent dénoncer une « folie antispéciste »[1] ou une idéologie radicale et « dangereuse »[2]. Plus encore, les lobbies de l’industrie agro-alimentaire dénoncent un agribashing et incitent des politiques publiques de répression de l’antispécisme comme courant théorique et politique, menant à une criminalisation accrue de ces mouvements. Alors que l’élevage industriel bat son plein et fait 850 millions de morts par an[3], il constitue un dispositif biopolitique majeur en lien avec la recherche capitaliste du profit, et qui justifie aussi bien la propagande en faveur d’une alimentation carnée que la mise à profit des corps animaux.
Je souhaite proposer, à la suite de l’argument de Bernard Harcourt sur l’antiracisme et la critical race theory comme forme de nouvel abolitionnisme au XXIème siècle, l’idée que l’antispécisme constitue un mouvement parallèle à l’antiracisme et qui fonctionne selon la même logique de renouveau d’une pensée abolitionniste et progressiste en Occident. À cet égard, j’observe dans le cas de l’antispécisme, depuis 2015, une évolution similaire à la guerre idéologique contemporaine attachée à la critique d’un prétendu islamo-gauchisme ou des séparatismes. Je propose que l’antispécisme constitue une tendance idéologique de fond qui, si elle se trouve, en 2021, à l’arrière-plan de la scène polémique et médiatique, n’en reste pas moins profondément active et revient régulièrement sur le devant du débat idéologique. Mon hypothèse principale consiste à penser l’antispécisme comme un abolitionnisme faisant l’objet, depuis quelques années, d’une véritable contre-révolution idéologique et d’une répression accrue qui prend de plus en plus la forme de la guerre moderne, identifiée par Bernard Harcourt comme une nouvelle forme majeure de gouvernementalité aujourd’hui. Je réinscris cet argument dans le contexte d’un décentrement de la biopolitique, initié par Andrea Angelini, Orazio Irrera et Benedetta Piazzesi[4], qui réintègre les non-humains comme cibles des dispositifs économico-politiques de recherche du profit, et comme enjeu de savoirs-pouvoirs dans le cadre d’une nouvelle biopolitique des populations animales. À ce titre, l’antispécisme constitue une révolution idéologique majeure qui, menaçant cette gouvernementalité biopolitique, renforce la transition à la gouvernementalité par la guerre moderne.
Dans un premier temps, je souhaite ainsi m’intéresser à la guerre idéologique menée, depuis la moitié des années 2010, contre l’antispécisme, enjeu de savoirs-pouvoirs et donc d’une conception de l’humain (I). À partir de là, je cherche à éclairer, avec la notion de guerre moderne, la répression judiciaire exercée à l’encontre des mouvements antispécistes, comme nouvelle forme de gouvernementalité contre-révolutionnaire (II).
I – Antispécisme et tendances contre-révolutionnaires : une guerre idéologique
Le concept d’antispécisme, formalisé dans les années 1970 par Richard D. Ryder, n’acquiert une visibilité médiatique qu’à partir des années 2000-2010, et en particulier à partir de 2015. Une double analyse par Ngrams des termes « antispécisme » et « antispeciesism » sur les livres numérisés par Google entre 1985 et 2019 en français et anglais, permet de nous en convaincre.
À cet égard, le débat public sur la cause animale semble s’être démocratisé autour de ces années, comme en témoignent des mises en scènes de plus en plus récurrentes de débats médiatiques opposant éleveurs, bouchers et représentants des syndicats, lobbies et industries agro-alimentaires, d’une part, et acteurs de la cause animale (associatifs, militants, chercheurs…), de l’autre. On pensera notamment aux programmes de divertissement de type talk-show, à l’instar de Touche Pas à Mon Poste[5], On n’est pas couché[6] ou Les Terriens[7]. Ces émissions sont l’occasion de mises en scène virulentes et polémiques, théâtres d’une guerre idéologique asymétrique. En effet, une étude personnelle non-publiée à partir des outils de codage et décodage proposés par Stuart Hall m’a permis de mettre en exergue un codage dominant sur les bases d’une diabolisation de l’antispécisme et d’une rationalisation de l’élevage dans ces émissions[8]. Sur ce plan idéologique, on retrouve un vocabulaire particulièrement critique, faisant usage des termes d’ « extrémisme antispéciste »[9], de « folie antispéciste »[10], de « dictature antiélevage »[11] ou encore de « bien-pensance »[12] vegan…
Or, derrière ces attaques idéologiques et médiatiques souvent caricaturales, se cache une diversité d’acteurs et de pratiques réactionnaires. Il me semble qu’une première posture se distingue du lot, caractérisée précisément par cette lecture diabolisante de l’antispécisme, et qui est le plus souvent le fait des acteurs de la filière agro-alimentaire et de l’élevage même. À ce titre, l’offensive idéologique contre-révolutionnaire opposée à l’antispécisme se distingue par la propagande accrue des lobbies de l’industrie agro-alimentaire — d’abord autour des produits laitiers[13] depuis 2008 et déjà pensée comme rempart contre « le discours négatif »[14] des végétariens et vegans, mais de plus en plus autour de la figure d’un élevage « raisonné » ou « éthique », autour des pratiques de plein air. À l’origine de ces offensives, la FNSEA, la fédération syndicale de l’agriculture française. On pensera également au concept de « flexitarisme », popularisé par le lobby agricole[15] et qui, par son caractère flou et la bonne-conscience facile qu’il procure, est devenu de plus en plus populaire[16], jouant désormais un rôle de modérateur et de garde-fou particulièrement efficace dans le combat idéologique. De même, les attaques récurrentes contre l’utilisation des termes « lait », « steak », « burger », « saucisse », pour désigner de nouveaux produits végétaux, témoigne de l’importance accordée par les filières agro-alimentaires et les intellectuels spécistes à la bataille idéologique[17]. Cette tentative de nuire à la croissance exponentielle du marché des produits végétaux[18] démontre l’inquiétude des filières animales, dans un contexte de remise en cause de la consommation de la viande et autres « produits » fabriqués à partir des corps animaux, mais de relative inertie de la production globale[19].
Cette bataille idéologique se joue également sur le plan académique et intellectuel, avec une prise en charge accrue de la question du véganisme et de l’antispécisme autour de ces années, avec des écrits favorables (Antispéciste d’Aymeric Caron, Manifeste animaliste de Corine Pelluchon, etc.) mais aussi de plus en plus d’écrits polémiques tels que La Cause végane, un nouvel intégrisme ? de Frédéric Denhez ou encore la Lettre ouverte aux mangeurs de viande qui souhaitent le rester sans culpabiliser de Paul Ariès.
Au niveau intellectuel, ce qui est intéressant est la manière dont certains intellectuels réactionnaires, à l’instar de Paul Sugy, prennent au sérieux la menace antispéciste, qu’ils voient comme un mouvement d’autant plus dangereux qu’il est porteur d’un projet idéologique cohérent et séduisant[20]. Il me semble que ces intellectuels réactionnaires ont raison de voir dans l’antispécisme une menace. En effet, l’antispécisme est un véritable champ académique, bien défini en termes conceptuels, et qui hérite de l’éthique animale de Peter Singer ou Tom Reagan, mais aussi du champ plus global des animal studies ou encore du tournant du vivant dans la philosophie contemporaine. Il propose une conception innovante de la proximité ontologique et biologique entre humains et non-humains en opposition avec l’humanisme classique. Plus encore, c’est parce qu’il constitue une menace réelle pour le modèle de production capitaliste et industrialisé, que l’antispécisme constitue. Il me semble en effet que, en se positionnant pour l’abolition de l’élevage, mais aussi par ses missions clandestines de prises de vues dans les abattoirs, l’antispécisme impose un contrôle citoyen sur l’industrie et un cadre éthique de critique de la production et de la consommation, conduisant à un renouvellement total des formes de vie. Enfin, c’est dans la manière dont il déconstruit les présupposés concernant la forme que doivent prendre les relations entre humains et non-humains, qu’il conduit à déstabiliser les formes sociales existantes et ouvre la voie à une transformation radicale de la société.
Enfin, j’observe un dernier échelon d’acteurs dans la guerre idéologique sur la question de l’antispécisme autour des politiques publiques et des acteurs politiques. Par exemple, là où les politiques publiques permettent, depuis des années, l’intervention des lobbies agricoles dans les écoles publiques et les cantines, le gouvernement français de 2019 s’est explicitement opposé à l’intervention de sensibilisation, dans ces mêmes écoles, de l’association de défense animale L214[21].
Or, de toute évidence, le véganisme et l’antispécisme constituent une menace d’autant plus réelle que ces mouvements — le premier plus que le second, puisqu’étant un mouvement de consommation et de boycott plutôt qu’un mouvement d’activisme — convainquent de plus en plus la population, et ce encore plus à l’heure de la pandémie du Covid-19[22]. Sur un plan idéologique, il apparaît même qu’une très grande majorité des français se révèle sensible à la cause animale et aux différentes mesures visant au bien-être des animaux[23], et ce malgré l’échec et la lenteur chroniques des évolutions politiques sur la question.
Ainsi, si dans l’actualité la plus récente, l’islamo-gauchisme, l’intersectionnalité ou les mouvements décoloniaux ont pris le pas sur l’antispécisme comme cible des attaques idéologiques réactionnaires, régulièrement, le sujet est remis sur le tapis lors de grandes polémiques sur les repas végétariens dans les cantines, sur la sensibilisation aux droits des animaux à l’école, ou encore sur l’extrémisme supposé des militants antispécistes et leur agribashing. Si des avancées apparentes comme la routinisation du menu végétarien hebdomadaire dans les cantines[24] pourraient laisser penser à une diminution de la conflictualité de la question animale, je crois qu’il faut plutôt y voir un ensemble de mesures minimales largement contrebalancées par les sanctions juridiques portées contre les militants antispécistes depuis quelques années.
II – L’antispécisme comme nouvel ennemi intérieur : de la biopolitique à la guerre moderne
On l’a vu, la question animale oppose antispécistes et réactionnaires dans une bataille idéologique asymétrique. J’avance que la menace que constitue l’antispécisme, comme mouvement abolitionniste de l’élevage, mais aussi comme pratique de consommation de plus en plus populaire, suscite des pratiques contre-révolutionnaires qui dépassent le seul champ de l’idéologie. En effet, constituant un enjeu encore peu revendiqué ou clivé du point de vue de l’idéologie politique, la question animale fonctionne avant tout selon un mode biopolitique de gouvernementalité souscrivant aux logiques capitalistes du marché et de la production. À ce titre, je m’inscris dans le chantier de recherche mis en œuvre par Angelini, Irrera et Piazzesi visant à un décentrement théorique de la biopolitique qui renonce au « privilège anthropologique » de la majoration des forces corporelles humaines en vue de la production[25]. Là où, à ses débuts, la biopolitique déploie une anatomopolitique du corps humain au sein des usines, prisons, écoles, casernes, etc., et une biopolitique des populations autour des démarches étatiques démographiques et statistiques, dès le XIXème siècle, les corps animaux non-humains sont soumis à une discipline productive et classifiés selon une logique biopolitique.
Avec le développement de la zootechnie dans le cadre de la révolution industrielle, et plus encore aujourd’hui avec l’hégémonie de l’élevage intensif, on peut penser que les corps animaux relèvent d’une biopolitique décentrée qui les utilise pour des motifs économiques. À ce titre, on peut éclairer le soutien étatique de l’élevage par un désir de favoriser un champ d’activité important culturellement et économiquement. De même, à l’heure d’une politisation des mouvements politiques antispécistes, le mouvement réactionnaire et contre-révolutionnaire anti-antispécisme se façonne via la coordination de la filière agricole et de l’État. On pensera ainsi à la Cellule Déméter mise en place par Christophe Castaner en 2019[26], qui confère des pouvoirs particuliers aux agents de gendarmerie. À cet égard, le ministre dira avoir « demandé que l’anti-spécisme soit un des axes prioritaires du renseignement », révélant la manière dont la contre-révolution agricole fait en premier lieu usage de dispositifs biopolitiques de savoir-pouvoirs autour du renseignement et des services secrets. Les motivations de ce projet, selon les documents officiels, renvoient à un double rejet d’une dimension idéologique — un supposé agribashing qui nuirait à la filière — et d’une dimension criminelle voire insurrectionnelle — des pratiques de vols, dégradation, blocages illégaux.
J’observe, derrière cette répression accrue de l’antispécisme, une assimilation implicite de ces mouvements à une forme de terrorisme, qui permet de faire des activistes antispécistes des ennemis intérieurs. À l’image de l’analyse de Bernard Harcourt sur l’assimilation fallacieuse des mouvements Black Lives Matter et des populations musulmanes à un danger intérieur, il me semble que la labellisation de l’antispécisme comme mouvement « violent » relève d’un usage idéologique. En effet, la qualification comme violente de pratiques clandestines de captage vidéo par des lanceurs d’alerte, de sauvetage d’animaux ou de blocages d’abattoirs vise à la diabolisation d’une pratique progressiste et à la dissimulation de la violence inhérente à l’élevage.
Ainsi, certains n’hésitent pas à assimiler la cible du dispositif Déméter à une « menace fantôme »[27]. Selon Brigitte Gothière, de l’association de défense animale L214, on constate l’utilisation d’« un échantillon [de cas] monté en épingle et associé à des actes de vandalisme sans rapport pour justifier un arsenal répressif démesuré »[28]. Si la menace est exagérée, et l’ennemi intérieur inventé de toute pièce, on peut se demander ce qui explique l’instauration du dispositif. « “Il y a une volonté de nous intimider” » selon Brigitte Gothière[29]. La spécialiste du militantisme écologiste Sylvie Ollitrault y voit, quant à elle, « un usage déguisé de la censure », autre pratique idéologique favorable à la propagande de la FNSEA[30] et à l’élevage. L’idée serait, par-là, de décourager en amont toute action antispéciste, de sorte à protéger l’élevage animal intensif de toute critique[31], et ce notamment par des acteurs plus modérés, qui seraient favorables à un élevage extensif plutôt qu’à son abolition totale. À cet égard, douze associations, dans une lettre ouverte au ministre Castaner, dénoncent une « rupture d’égalité [et des] dérapages inquiétants »[32] à la suite de cette décision.
Or, la répression de l’antispécisme ne s’arrête pas à Déméter. En effet, on constate, depuis quelques années, une véritable criminalisation de l’antispécisme, une surveillance accrue des sanctuaires animaux par les services de renseignement, à l’instar du sanctuaire de 269 Libération Animale[33]. De nombreux activistes ont ainsi fait l’objet de procès en justice, qui prennent l’ampleur des procès de terroristes, menant à des condamnations de prison de plus en plus lourdes et fréquentes[34]. Pire encore, les deux fondateurs de 269 Libération Animale ont été conduit·e·s au tribunal correctionnel, en 2018, pour un blocage d’abattoir auxquels iels n’avaient pas participé. Ayant produit des écrits favorables à l’action directe antispéciste, iels ont été considéré·e·s comme complices. Selon Geoffroy de Lasagnerie, on assiste à une limitation de la liberté d’expression où des écrits politiques peuvent nous conduire à la prison[35].
De manière évidente, cette répression et criminalisation de l’antispécisme opère avec le soutien de la filière agricole, comme en témoigne le site internet de la FNSEA se félicitant des mesures judiciaires (peines de prison, exonérations fiscales) mises en œuvre en Australie contre l’activisme antispéciste[36]. J’avance que cette répression juridique et étatique des mouvements antispécistes prend la forme d’un passage d’une gouvernementalité biopolitique classique dans le cadre de l’élevage animal à une gouvernementalité par la logique de la guerre moderne dans le cadre de la répression contre-révolutionnaire de l’antispécisme, considéré comme nouvel ennemi intérieur. En raison du quadrillage territorial relativement excentrique et ruralisé des élevages et abattoirs, les actions militantes antispécistes peinent à acquérir une dimension globale, et les manifestations urbaines en faveur de l’abolition de l’élevage sont organisées par les franges les moins radicales de l’antispécisme, si bien que ces manifestations demeurent pour l’heure pacifiques et relativement peu réprimées.
Pourtant, il n’est pas inutile de se repencher sur le cas du Front de Libération Animale, groupe militant anglo-saxon formé dans les années 1970. Ce mouvement activiste fut fondé sur une opposition initiale à la chasse et inspiré par la première organisation animaliste connue, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, elle-même dirigée par l’abolitionniste et anti-esclavagiste William Wilberforce. De manière intéressante, l’ALF constitue une vague historique antérieure d’antispécisme, caractérisée par sa proximité généalogique avec l’abolitionnisme de l’esclavage. À ce titre, il n’est pas anodin qu’au début des années 2000, où prend place aux États-Unis un tournant vers une politique réactionnaire contre-insurrectionnelle, l’ALF se voit considéré comme « une des menaces terroristes les plus sérieuses pour la nation » par le FBI[37]. Alors qu’aucune mort n’est attribuée au collectif, il apparaît qu’on peut bel et bien reconnaître à l’ALF un statut de menace fantôme ouvrant à toute la répression qu’on connaît, mais aussi un pouvoir critique et politique particulièrement radical et menaçant.
Or, s’il semble bien que le contexte français n’ait pas connu de vague militante aussi active et qui défende une conception abolitionniste de l’élevage comme l’ALF, il faut toutefois s’attendre, à l’heure d’une militarisation accrue de la répression, observée par Bernard Harcourt, et par la formation de tendances contre-révolutionnaires actives chez certaines populations, à ce que l’antispécisme subisse bientôt le même sort que l’antiracisme d’aujourd’hui. Une différence notable demeure dans la centralité politique de la suprématie blanche chez un Donald Trump, ou encore de l’islamophobie chez La République en Marche ou le Rassemblement National, là où l’humanisme spéciste constitue une valeur subsidiaire et plus implicite des conceptions politiques de la plupart des partis contemporains.
À ce titre, alors même que la droite est au pouvoir en France, j’envisage la contre-révolution spéciste comme une forme culturellement secondaire ou plus diffuse de contre-révolution idéologique. Pourtant, si elle était plus centrale dans le champ idéologique et médiatique il y a quelques années qu’aujourd’hui, la question animale génère désormais une organisation militante accrue des contre-révolutionnaires spécistes. En ce sens, aux côtés des manifestations antispécistes ou animalistes, on observe une contre-organisation des acteurs spécistes, à l’instar de circassiens dénoncés pour leur exploitation d’animaux[38], de soutiens à l’élevage et aux abattoirs[39] ou encore de chasseurs[40]. Pour l’heure, le soutien d’Emmanuel Macron à la chasse et à l’élevage est à l’origine d’une situation où la contre-révolution spéciste peut encore se focaliser sur la bataille idéologique. Mais, à mesure que l’antispécisme et le véganisme sont susceptibles de gagner du terrain sur les plans idéologiques et politiques, on peut imaginer que les acteurs contre-révolutionnaires risquent de s’engager dans des actes politiques de plus en plus organisés et radicaux. À cet égard, les co-fondateurs de 269 Libération Animale pensent leur lutte comme une forme de « résistance », « de guerre », voire comme un véritable « combat révolutionnaire »[41] et abolitionniste, annonciateur de possibles renforcements futurs de la répression armée de ce nouvel abolitionnisme.
Conclusion
En somme, l’hypothèse que j’ai souhaité porter ici s’inscrit dans la double lignée de la conceptualisation de la guerre moderne contre-révolutionnaire comme modalité contemporaine de gouvernementalité, d’une part, et du chantier de recherche initié par Angelini, Irrera et Piazzesi, proposant de décentrer la biopolitique aux vivants non-humains, d’autre part. En effet, des second·e·s, je reprends la proposition de rejeter le « privilège anthropologique » de la biopolitique, c’est-à-dire l’idée que l’humain serait le seul vivant concerné par les dispositifs biopolitiques de majoration de la puissance et de la productivité. Reconnaître la manière dont le pouvoir utilise aussi les animaux non-humains comme cibles et plus seulement comme moyens de son action — tant d’un point de vue anatomopolitique que dans le cadre d’une biopolitique des populations — nous permet d’éclairer la centralité des actions de lobbying des industries agro-alimentaires dans les décisions politiques et par extension la répression et la criminalisation accrue de l’antispécisme en Occident. La menace que constitue l’antispécisme peut donc être réinscrite dans la centralité d’une biopolitique multispécifique qui fait des animaux une cible majeure de la majoration productive et reproductive des individus et des populations animales, d’autant plus dans le contexte du natalisme de masse et forcé qu’est l’élevage industriel d’aujourd’hui.
Ce faisant, il est possible d’observer, depuis 2015, un accroissement polémique de la question de l’antispécisme comme un nouveau radicalisme ou nouvel extrémisme, constitué comme nouvel ennemi intérieur et soumis à une répression militarisée et judiciarisée. Devenu un débat culturel incontournable aujourd’hui, la question animale intègre progressivement le champ politique et se voit instrumentalisée ou véritablement défendue par les dirigeants et opposants politiques. À cet égard, si la question antispéciste n’est plus aussi saillante depuis le début de la crise pandémique, au profit des enjeux d’antiracisme, de séparatisme et d’ « islamo-gauchisme », prendre au sérieux la répression politique et policière entamée dès 2018 nous permettra peut-être de prévoir les possibles développements futurs de cette contre-révolution spéciste, opposée au nouvel abolitionnisme de l’élevage.
Je propose que la contre-révolution spéciste n’a pas encore atteint un fort niveau d’organisation militante en raison de sa prise en charge par des échelons économiques et politico-juridiques structurellement hégémoniques. Ce sont, en premier lieu, les lobbies des industries agro-alimentaires, qui dictent l’évolution des politiques en soutien à l’élevage et à la répression de l’antispécisme. Or, à mesure que ce dernier se répand, la crainte de la menace antispéciste relevée par certains intellectuels réactionnaires doit être prise au sérieux, aux côtés de la menace antiraciste. Ces deux courants, si l’on étend le geste théorique initié par Bernard Harcourt, me semblent susceptibles de changer en profondeur notre conception de l’humanité et notre pratique de l’économie politique, si bien qu’ils cristallisent de plus en plus les débats idéologiques et génèrent des renouveaux dans les modalités de gouvernementalité contemporaines. J’avance que le cas de l’antispécisme se distingue de celui de l’antiracisme dans la manière dont il nous contraint à penser conjointement la gouvernementalité biopolitique de l’élevage et une gouvernementalité par la guerre moderne et ses dispositifs policiers et judiciaires de renseignement et de répression. À cet égard, la croissance exponentielle d’un capitalisme vert — avec l’explosion des alternatives végétales commercialisées par les grandes entreprises agro-alimentaires en lien avec l’élevage — révèle la coexistence possible au sein du capitalisme d’un véganisme modéré et de l’élevage, et donc la menace additionnelle d’un antispécisme porteur d’un projet véritablement révolutionnaire et abolitionniste. Là où la première vague abolitionniste antiraciste a déjà frappé, la vague abolitionniste antispéciste attend encore son heure.
Notes
[1] Anne-Laure Debaecker, entretien [en ligne], Valeurs Actuelles, 22/05/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/entretien-selon-paul-sugy-la-folie-antispeciste-est-le-courant-qui-cherche-a-supprimer-la-frontiere-entre-lhomme-et-lanimal/.
[2] Paul Sugy, « Derrière le militantisme végan, la puissante idéologie antispéciste », article [en ligne], FigaroVox, 01/11/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/11/01/31003-20181101ARTFIG00068-derriere-le-militantisme-vegan-la-puissante-ideologie-antispeciste.php.
[3] L214 – Éthique et animaux, « La viande, un concentré de souffrance », viande.info [en ligne], consulté le 07/06/2021. URL : https://www.viande.info/elevage-viande-animaux.
[4] Benedetta Piazzesi, « Les “silences rebelles” des bêtes : La place des animaux dans le débat historiographique en France », La Révolution française, n° 18, 2020.
[5] Touche pas à mon poste !, « Solveig Halloin, activiste pour la protection animale s’exprime dans TPMP ! » , vidéo [en ligne], 09/05/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.youtube.com/watch?v=8rGpF7FlDHg.
[6] On n’est pas couché, « Aymeric Caron – On n’est pas couché », vidéo [en ligne], 10/04/2016, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.youtube.com/watch?v=32JfXppqyK4.
[7] Les Terriens, « Vegans VS Bouchers, la guerre est déclarée – Les Terriens du Samedi », vidéo [en ligne], 06/10/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.youtube.com/watch?v=tWIZpf0hNA0.
Les Terriens, « L’invité polémique : Aymeric Caron – Salut les Terriens », vidéo [en ligne], 11/02/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.youtube.com/watch?v=ihw4P0YAfLY.
[8] Fabien Tarragnat, « Codage/décodage chez Stuart Hall : une analyse du traitement médiatique de l’antispécisme », non publié, Institut d’Études à Distance, Université Paris 8 Vincennes – Saint Denis, 2019.
[9] Arnaud Carpon, « Sur la sécheresse et l’antispécisme, « le Gouvernement doit se réveiller ! », article [en ligne], web-agri.fr, 03/10/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.web-agri.fr/sommet-de-l-elevage/article/141901/sur-la-secheresse-et-l-antispecisme-le-gouvernement-doit-se-reveiller-.
[10] Anne Laure- Debaecker, op. cit.
[11] Sarah Finger, « Antispécisme : “Il ne faut pas avoir peur de se dire qu’on est en guerre” », reportage [en ligne], Libération, 10/12/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.liberation.fr/france/2018/12/10/antispecisme-il-ne-faut-pas-avoir-peur-de-se-dire-qu-on-est-en-guerre_1697185/.
[12] Aurélia Blanc, « C’est quoi le problème avec la bien-pensance ? », article [en ligne], Causette, 29/01/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.causette.fr/societe/en-france/cest-quoi-le-probleme-avec-la-bien-pensance.
[13] Les produits laitiers, site internet [en ligne], consulté le 07/06/2021. URL : https://www.produits-laitiers.com.
[14] Rita Lemoine, « “Les produits laitiers, nos amis pour la vie” », article [en ligne], Réussir. Les marchés, 07/04/2008, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.reussir.fr/lesmarches/les-produits-laitiers-nos-amis-pour-la-vie.
[15] Julie Bienvenu, « Le “flexitarisme”, un régime encore flou récupéré par le lobby de la viande », article [en ligne], Le Monde, 01/03/2019, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/03/01/le-flexitarisme-un-regime-encore-flou-recupere-par-le-lobby-de-la-viande_5430274_3244.html.
[16] Hari&Co, « Qu’est-ce que le flexitarisme ? », article [en ligne], consulté le 07/06/2021. URL : https://www.hari-co.com/blog/quest-ce-que-le-flexitarisme/.
[17] Courrier International, « Le burger peut être végétal, mais pas le lait, le beurre et le fromage », article [en ligne], 23/10/2020, consulté le 28/06/2021. URL : https://www.courrierinternational.com/article/europe-le-burger-peut-etre-vegetal-mais-pas-le-lait-le-beurre-et-le-fromage.
[18] Marie-Josée Cougard, « Le marché végétarien promis à une belle croissance », Les Échos, article [en ligne], 9/01/2019, consulté le 28/06/2021. URL : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/le-marche-vegetarien-promis-a-une-belle-croissance-347512.
[19] Food and Agriculture Organization of the United Nations, “Meat Market Review”, rapport [en ligne], 03/2021, consulté le 28/06/2021. URL : https://www.fao.org/3/cb3700en/cb3700en.pdf.
[20] Anne-Laure Debaecker, op. cit.
Nathalie Marchand, entretien avec Paul Sugy [en ligne], Réussir, 15/05/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.reussir.fr/paul-sugy-prenez-le-sujet-de-lantispecisme-au-serieux-na-pas-fini-den-entendre-parler.
[21] Émilie Boulenger, « La présence à l’école d’un magazine rédigé par l’association L214 contestée dans la Somme », article [en ligne], France 3 Hauts de France, 12/03/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/la-presence-a-l-ecole-d-un-magazine-redige-par-l-association-l214-contestee-dans-la-somme-1995700.html.
La Dépêche, « Le gouvernement ne veut pas de l’association L214 dans les écoles », article [en ligne], 12/02/2019, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.ladepeche.fr/2019/02/12/le-gouvernement-ne-veut-pas-de-lassociation-l214-dans-les-ecoles,8009705.php.
[22] François Lenglet, « La tendance vegan a été “fortement accélérée par l’épidémie”, souligne Lenglet », article [en ligne], RTL, 04/02/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.rtl.fr/actu/economie-consommation/la-tendance-vegan-a-ete-fortement-acceleree-par-l-epidemie-coronavirus-souligne-lenglet-7900000095.
[23] France TV Info, « Les Français très sensibles à la cause animale, selon un sondage », article [en ligne], 19/08/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/les-francais-tres-sensibles-a-la-cause-animale-selon-un-sondage_4079427.html.
[24] Simon Barbarit, « Loi climat : les sénateurs veulent renforcer la souveraineté alimentaire », article [en ligne], Public Sénat, 01/06/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/loi-climat-les-senateurs-veulent-renforcer-la-souverainete-alimentaire-189427.
[25] Benedetta Piazzesi, op. cit.
[26] AFP, « Castaner dévoile sa cellule spécialisée contre les anti-spécistes », article [en ligne], 13/12/2019, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.huffingtonpost.fr/entry/castaner-a-devoile-sa-cellule-contre-les-anti-specistes_fr_5df3e33ae4b0ae01a1e00efc.
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[27] Aude Massiot, « “Agribashing” : enquête sur la cellule Demeter, dispositif politique contre une menace fantôme », Libération, 8/09/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.liberation.fr/terre/2020/09/08/enquete-sur-la-cellule-demeter-un-dispositif-politique-contre-une-menace-fantome_1798524/.
[28] Ouest-France, « Intrusions dans les élevages : L214 dénonce la création d’une cellule de gendarmerie », article [en ligne], 20/12/2019, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/elevage/intrusions-dans-les-elevages-l214-denonce-la-creation-d-une-cellule-de-gendarmerie-6664055.
[29] AFP, « L214 demande la dissolution de Demeter, la cellule anti agribashing », article [en ligne], 31/07/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.huffingtonpost.fr/entry/l214-dissolution-demeter-cellule-anti-agribashing_fr_5f243739c5b656e9b09af4d4.
[30] Aurore Coulaud, « “Agribashing” : la cellule Demeter fait “un usage déguisé de la censure” », Libération, article [en ligne], 27/01/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.liberation.fr/france/2020/01/27/agribashing-la-cellule-demeter-fait-un-usage-deguise-de-la-censure_1773630/.
[31] Le Monde, « L214 dépose un recours contre Déméter, la cellule de gendarmerie surveillant les “atteintes au monde agricole” », article [en ligne], 31/07/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/31/l214-depose-un-recours-contre-demeter-la-cellule-de-gendarmerie-surveillant-les-atteintes-au-monde-agricole_6047842_3244.html.
[32] La France Agricole, « Treize associations demandent la dissolution de la cellule Déméter », article [en ligne], 22/07/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.lafranceagricole.fr/actualites/gestion-et-droit/securite-treize-associations-demandent-la-dissolution-de-la-cellule-demeter-1,0,437901507.html.
[33] Emmanuel Bouard, « Lorraine : les anti-spécistes de 269 Libération Animale installent leur “sanctuaire” », article [en ligne], France 3 Grand Est, 14/02/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/lorraine-anti-specistes-269-liberation-animale-installent-leur-sanctuaire-1787833.html.
[34] Gilles Durant, « Procès des antispécistes : Des peines de prison confirmées ou alourdies en appel pour trois militantes », article [en ligne], 20 Minutes, 07/07/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.20minutes.fr/lille/2815619-20200707-proces-antispecistes-peines-prison-confirmees-alourdies-appel-trois-militantes.
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[35] Geoffroy de Lasagnerie, « Comment appelle-t-on un Etat où on risque d’aller en prison pour sa pensée ? », article de blog, Médiapart, 21/09/2018, consulté le 07/06/2021. URL : https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/211118/comment-appelle-t-un-etat-ou-risque-daller-en-prison-pour-sa-pensee?fbclid=IwAR17BmOCND1e29Bd-x869b-RGGj0GwksdlKJSnHFnuP_kG3GRd33FpMtx44.
[36] FNSEA, Le Fil Agricole n°27, lettre institutionnelle [en ligne], 4/01/2021, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.fnsea.fr/actualités/le-fil-agricole-n27/.
[37] Terry Frieden, “FBI, ATF address domestic terrorism”, article [en ligne], CNN, 19/05/2005, consulté le 28/06/2021. URL : https://edition.cnn.com/2005/US/05/19/domestic.terrorism/.
[38] Paul Guyonnet, « Cette manifestation d’un directeur de cirque s’est retournée contre lui », article [en ligne], 27/07/2019, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.huffingtonpost.fr/entry/cirques-cause-animale-paris-animaux-zoopolis_fr_5d3c5c05e4b0c31569eb6f37.
[39] François Goubault, « Mobilisation demain pour l’élevage et l’abattoir de Confolens », article [en ligne], 25/07/2017, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.charentelibre.fr/2017/09/25/mobilisation-demain-pour-l-elevage-et-l-abattoir-de-confolens,3138985.php.
[40] Le Monde, « Des centaines de chasseurs manifestent à Prades contre l’interdiction de la chasse à la glu », article [en ligne], 12/09/2020, consulté le 07/06/2021. URL : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/12/des-centaines-de-chasseurs-manifestent-a-prades-contre-l-interdiction-de-la-chasse-a-la-glu_6051947_3244.html.
[41] Sarah Finger, op. cit.
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